NLENFR
NLENFR
I am leaving this harbor
Giving urban a farewell
Its habitants seem too keen on god
I cannot stomach their rights and wrongs
I have lost my origin
And I don’t want to find it again
Whether sailing into nature’s laws
And be held by ocean’s paws
Wanderlust, relentlessly craving
Wanderlust, peel off the layers
Until we get to the core

Björk, Wanderlust, 2007

J’ondoie au-dessus de mes profondes racines

Virginia Woolf

Adrien Grimmeau dans le Vif-L'Express

Le Vif/L’Express, 10.11.2021, « Adrien Grimmeau ».

Plus qu'une semaine pour visiter l'exposition au Botanique !

Le temps file et il ne reste déjà plus qu'une semaine pour visiter l'exposition au Botanique, accessible jusqu'au 21 novembre. Eva L'Hoest présente The Inmost Cell, alors que Stephan Balleux, en duo avec Porz An Park, s'installe dans l'espace du Museum avec Bounce.

Eva L'Hoest, The Inmost Cell, Vidéo monocanal, couleurs, 11min, 2020

Conçue pour la deuxième édition de la Biennale de Riga, The Inmost Cell est une œuvre vidéo dont le récit s’inspire de mythes lettons autour de la Daugava, fleuve qui traverse la ville de Riga. A la suite de la construction du barrage, la rivière a enseveli des villages dont il ne reste que des ruines sous-marines.

Grâce à de la modélisation 3D et de l'image de synthèse, Eva L’Hoest transforme son reportage photographique de la périphérie de Riga en sculptures liquides. Les imageries rurales et maritimes fusionnent au travers d’une architecture numérique fluide et donne naissance à un conte aquatique dont la bande sonore pensée par John Also Bennett vient soutenir une atmosphère sous-marine et contemplative.

balleux-dambrain
Cédric Dambrain, Kaai, installation et vidéoclip, feuille miroir et câble en acier (2020), copyright Cédric Dambrain

Bounce attire l’attention sur la question du rebond, sur ce qui se produit dans le phénomène de la mise en relation : une perception agissante, où le spectateur est inclus comme élément indissociable de la proposition artistique.

Cette exposition inédite, pensée comme une expérience, désigne la mise en relation comme l'un des enjeux fondamentaux de la question artistique actuelle.

Porz An Park a.k.a Cédric Dambrain propose un enchevêtrement de sons diffusés dans l’espace au moyen de haut-parleurs directionnels et de réflecteurs. Cette trame complexe de stimulations sonores directes et réfléchies encourage le visiteur à explorer la structure spatiale du dispositif en même temps que sa propre perception. Les réflecteurs suspendus dans l’espace se présentent comme des monochromes noirs qui viennent soutenir visuellement l’effet produit par le son. Ils contribuent à plonger le visiteur dans une confusion contemplative dans laquelle la frontière qui sépare ‘Soi’ et ‘Autre’ s’efface un peu.

Stephan Balleux présente plusieurs ensembles de peintures et de dessins qui se répondent comme au pinacle d’une partie de flipper. Les supports sont multiples : papier, cuivre, bois et toile. On y verra de grands tableaux figuratifs dont les sujets organiques font référence à la fluidité vitale (une mer déchaînée sans horizon, un perroquet rieur, une jungle écrasée de soleil, un jardin de nuit vide, un portrait énigmatique, une sculpture d’un dieu en marbre, un nid de frelons, etc.). Ensuite, le peintre propose un ensemble de peintures faussement abstraites que le spectateur doit décoder par les yeux. La stabilité des images et leur interprétation sont mises à l’épreuve : Comment apparaissent-elles ? Comment disparaissent-elles ? Comment sont-elles perçues et surtout comment le cerveau ne peut-il pas s’empêcher de les interpréter ? Volontairement lacunaires, la plupart des peintures sont pensées et exécutées pour être finalisées lorsqu’elles sont regardées par le spectateur. Juxtaposées aux peintures, des images trouvées et collectées dans des publications diverses, sorties de leur contexte de diffusion et exemptes de toutes légendes, sont soumises au même jeu d’association et d’interprétation.

Les œuvres exposées ont été créées avant, pendant et après le premier confinement lié à la pandémie. Il en résulte un ensemble complexe qui fait écho aux incertitudes et instabilités que la pandémie a engendrées.

Élise Peroi dans Collect

Retrouvez l'entretien de l'artiste Élise Peroi, réalisé par Elien Haentjens pour le magazine Collect (novembre 2021 - n°511).

Interview de Stephan Balleux

Stephan Balleux s'est prêté au jeu des interviews pour la Triennale. Cette artiste pluridisciplinaire crée des oeuvres mouvantes, questionnant l'image en tant que champ de recherche et d'exploration infinis. Véritable laboratoire d’expériences sur la représentation, son corpus artistique se transforme en métaphore existentielle. À voir absolument !

Crédit vidéo : PULP Pictures